Le Saint et Grand Concile

Pentecôte 2016

“Il les appela tous à l'unité”

Toast porté par Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomaios, président du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe, lors du déjeuner officiel donné en l’honneur de Leurs Béatitudes les Primats des Églises orthodoxes autocéphales par le Président de la République hellénique, Son Excellence monsieur Procopis Pavlopoulos

(Héraklion, le 19 juin 2016.)

Monsieur le Président de la République Hellénique
Vos Béatitudes, Vos Éminences, Amis convives,

Nous exprimons notre joie de participer, mon humble personne et Leurs Béatitudes les frères Primats des très saintes Églises orthodoxes autocéphales, à ce déjeuner donné par Votre Excellence, cher Président de la République hellénique. Nul n’ignore que les rapports Église/État ont traversé plusieurs étapes ; cependant, quelle que soit la façon de les qualifier, il n’en demeure pas moins qu’aussi bien l’État que l’Église se préoccupent, en dernière analyse, de l’être humain et de l’amélioration de ses conditions de vie. L’État concentre son intérêt sur la prospérité matérielle du citoyen, alors que l’Église, parallèlement à son souci de la vie terrestre « a la promesse de la vie présente, et de celle qui est à venir » (I Tm 4, 8), selon le langage ecclésiastique.

Votre Excellence connaît certainement tout cela, maîtrisant parfaitement la science juridique et politique, mais aussi notre culture et histoire, puisque vous avez grandi dans un milieu ecclésiastique orthodoxe. Elle comprend entièrement l’importance que revêt la coopération de ces deux institutions faîtières, poursuivant cette bonne et bénie tradition de rapports harmonieux de collaboration et de non-immixtion de l’une dans le travail de l’autre.

L’Orthodoxie constitue un foyer réel et permanent de coexistence et de stabilité dans le monde entre-déchiré d’aujourd’hui, une véritable source de paix pour tous les peuples.

La parole de l’Église orthodoxe est indispensable, car celle-ci proclame la nécessité de philanthropie, d’amour, d’unité de l’humanité, ainsi que le besoin de coopération pacifique des peuples de la terre, sans égard à la foi religieuse de tout un chacun.

Le très-saint Trône œcuménique apostolique et patriarcal, par le biais de mon humble personne, avec le frère Sa Béatitude Jérôme l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, ainsi qu’avec Sa Sainteté François le Pape de Rome, hormis nos autres actions, nous nous sommes récemment rencontrés sur l’île de Lesbos, et avons exprimé notre douleur et notre angoisse concernant le problème actuel des réfugiés dont nous-mêmes avons eu jadis la douloureuse expérience.

Nous nous réjouissons du fait que l’honorable État Hellénique comprenne cette nécessité et l’importance de la présence des chrétiens au Moyen-Orient et dans l’Œkoumène, et qu’il fasse tout ce qui dépend de lui pour soulager les réfugiés.

Nous sommes certains que la renaissance spirituelle du peuple, avec l’appui de la diaconie de l’Église, permettra de surmonter les multiples crises. Sans ce renouveau, tout effort visant uniquement et exclusivement au développement économique est voué à l’échec. Renouer avec la Tradition orthodoxe, de tout temps associée aux valeurs de notre Nation de chrétiens, donnera vie et sens à notre contemporain souffrant.

Avec ces quelques réflexions, nous remercions, en votre personne monsieur le Président, l’honorable État Hellénique et le peuple grec bien-aimé de sa présence et de son soutien par la prière au travail de notre Concile et donnons l’assurance que l’Orthodoxie fera aussi, en l’occurrence, son devoir historique et qu’elle accomplira intégralement la responsabilité lui incombant dont le Seigneur et l’illumination de l’Esprit Paraclet l’ont chargée.

Ainsi, nous portons un toast à Votre santé en votre qualité d’Autorité suprême du Pays, à la santé des frères Primats des Églises orthodoxes autocéphales et de tous les bien-aimés convives, ainsi qu’à la prospérité selon Dieu et selon le monde du Peuple grec et de tous les peuples de la terre, sur lesquels nous invoquons la Grâce et la Miséricorde du Dieu de bonté. Amen.